
VIVRE CONSCIEMMENT POUR MOURIR DIGNEMENT
Texte de Sagesse, Yongey Mingyour RINPOCHÉ
Dans cette ultime transition qu'est la mort, si nous ne voulons pas mourir accablés de tout ce qui nous attache, il n'y a pas de temps à perdre.
Au lieu de lutter contre le cours naturel, nous pouvons nous détendre et laisser faire. Nous pouvons travailler à lâcher prise pour ne pas être retenus par nos attachements.
Quand nous nous engageons à vivre consciemment, nous ne ménageons pas nos efforts ni notre assiduité pour diminuer notre confusion.
Ainsi, à la fin de notre vie, la même confusion se dissout sans effort. De même que les processus organiques s'interrompent, les mouvements de l'esprit s'éteignent aussi. C'est le cas de nos perceptions sensorielles, mais aussi des convictions et des concepts subtils qui façonnent notre expérience et définissent notre identité.
La dégénérescence organique du corps mourant apporte une occasion unique de reconnaître le vrai esprit. Au moment où la demeure de chair et de sang de l'esprit s'effondre, les couches fabriquées par l'esprit conditionné se décomposent elles aussi.
Quand tous les cycles du corps et de l'esprit cessent de fonctionner, il ne reste que la conscience elle-même, l'espace ouvert non conditionné de la connaissance pure ; mais cette connaissance n'a plus d'objets.
Voilà ce qui fait la singularité du moment de la mort. Il nous offre l'occasion la plus précieuse qui soit. À l'instant critique entre la vie et la mort, alors que le corps vacille au bord même de l'existence, l'absence de confusion permet l'expérience de la vacuité lumineuse.
Si notre corps expire alors que notre esprit repose dans la reconnaissance de la vacuité, nous sommes libérés pour toujours. Nous n'avons rien de plus à apprendre. Dans la vacuité lumineuse, le monde immortel, reconnaissance et acceptation ne font qu'une.
Nous ne pouvons atteindre la réalité de l'immortalité non née que si nous acceptons la mort. Si nous parvenons à maintenir la reconnaissance de cet espace au moment de mourir, l'esprit confus ne réapparaîtra plus jamais sous une forme qui puisse être perçue confuse. Nous devenons éclairés, et quelle que soit la forme que cet esprit libre puisse habiter, il sera à jamais libéré de la confusion et des tendances karmiques. Il ne rejoindra plus jamais involontairement la roue des illusions et de la souffrance.
Texte de Sagesse, Yongey Mingyour RINPOCHÉ
Dans cette ultime transition qu'est la mort, si nous ne voulons pas mourir accablés de tout ce qui nous attache, il n'y a pas de temps à perdre.
Au lieu de lutter contre le cours naturel, nous pouvons nous détendre et laisser faire. Nous pouvons travailler à lâcher prise pour ne pas être retenus par nos attachements.
Quand nous nous engageons à vivre consciemment, nous ne ménageons pas nos efforts ni notre assiduité pour diminuer notre confusion.
Ainsi, à la fin de notre vie, la même confusion se dissout sans effort. De même que les processus organiques s'interrompent, les mouvements de l'esprit s'éteignent aussi. C'est le cas de nos perceptions sensorielles, mais aussi des convictions et des concepts subtils qui façonnent notre expérience et définissent notre identité.
La dégénérescence organique du corps mourant apporte une occasion unique de reconnaître le vrai esprit. Au moment où la demeure de chair et de sang de l'esprit s'effondre, les couches fabriquées par l'esprit conditionné se décomposent elles aussi.
Quand tous les cycles du corps et de l'esprit cessent de fonctionner, il ne reste que la conscience elle-même, l'espace ouvert non conditionné de la connaissance pure ; mais cette connaissance n'a plus d'objets.
Voilà ce qui fait la singularité du moment de la mort. Il nous offre l'occasion la plus précieuse qui soit. À l'instant critique entre la vie et la mort, alors que le corps vacille au bord même de l'existence, l'absence de confusion permet l'expérience de la vacuité lumineuse.
Si notre corps expire alors que notre esprit repose dans la reconnaissance de la vacuité, nous sommes libérés pour toujours. Nous n'avons rien de plus à apprendre. Dans la vacuité lumineuse, le monde immortel, reconnaissance et acceptation ne font qu'une.
Nous ne pouvons atteindre la réalité de l'immortalité non née que si nous acceptons la mort. Si nous parvenons à maintenir la reconnaissance de cet espace au moment de mourir, l'esprit confus ne réapparaîtra plus jamais sous une forme qui puisse être perçue confuse. Nous devenons éclairés, et quelle que soit la forme que cet esprit libre puisse habiter, il sera à jamais libéré de la confusion et des tendances karmiques. Il ne rejoindra plus jamais involontairement la roue des illusions et de la souffrance.